Cancer : l’espoir de l’immunothérapie

La Journée Mondiale contre le Cancer est célébrée le 4 février. Ces dernières années, des progrès thérapeutiques ont révolutionné la prise en charge cette maladie. Notamment l’immunothérapie.

L’immunothérapie constitue un changement radical de stratégie dans la lutte contre le cancer : elle ne cherche pas, comme la chimiothérapie, à détruire la tumeur mais elle aide l’organisme à la combattre. Elle stimule le système immunitaire, donne un coup de fouet aux globules blancs, en particulier les lymphocytes T, pour qu’ils se retournent contre les cellules cancéreuses et les détruisent. Avec, à la clef, des résultats exceptionnels chez certains patients. « Le cancer du poumon est passé d’un pronostic sombre à un pronostic plus favorable. On peut ainsi guérir une fraction de patients atteints de métastases, on ne savait pas le faire avant. Quand on utilise l’immunothérapie avant la chirurgie, on réduit de façon considérable la taille de la tumeur avant l’intervention et on diminue les risques de récidives», explique le Pr Jacques Cadranel, chef du service de pneumologie et oncologie thoracique de l’hôpital Tenon.

L’avenir s’éclaircit

Dans certains cancers du côlon, dits MSI (une anomalie présente chez 10 à 15% des patients à un stade localisé), l’immunothérapie pourrait bouleverser la prise en charge, au regard d’une étude applaudie au dernier congrès de l’ESMO. « L’immunothérapie est administrée 5 semaines avant la chirurgie. 99% des patients voient réduire ou disparaître leur tumeur. Pour 70%, c’est une disparition totale. Dans quelques années, on pourra sans doute arrêter d’opérer ces patients ! », s’enthousiasme le Pr Jean-Yves Blay, président d’Unicancer. Avec un bénéfice majeur : pas d’intervention, pas d’hospitalisation, pas d’effets secondaires… L’avenir s’éclaircit. D’autant plus que l’immunothérapie révolutionne, non seulement l’espérance de vie mais aussi la qualité de vie. Ceux qui répondent bien à ces traitements ne perdent pas leurs cheveux, ne se sentent pas stigmatisés. La plupart du temps ils retrouvent de l’énergie, s’occupent de leur enfants, certains reprennent leur travail. Mais il faut le redire : ces résultats très encourageants ne concernent pas encore tous les cancers et tous les patients.